jeudi 13 novembre 2014

Les idées reçues sur la Santé ?



Au cœur de l’été, un magazine faisait sa couverture sur « Les idées reçues sur la Santé ».  A défaut de pouvoir bronzer idiot sans soleil, l’été nous fournissait en effet le temps pour quelques dossiers et analyses de fond…

Encore aurait-il fallu pour cela que les idées ne brillent pas elles aussi par leur absence... Dès les premières lignes,  l’impression d’amateurisme sautait aux yeux : était-ce le travail d’un stagiaire, un dossier ressorti à défaut de croustillant scandale estival, un article vite bâclé par un journaliste pressé de partir et vite non-relu par des collègues déjà partis ?

L’auteur semblait en tout cas s’y connaître en matière d’idées reçues.  Les thématiques retenues – Nutrition, sommeil, sport et allergies – accumulaient les clichés tout en multipliant les révélations. Aussi surprenant que cela puisse paraître, nous apprenions ainsi que boire de l’eau ou manger 5 fruits et légumes par jour était… bon pour la santé !

Selon la définition du journaliste, une idée reçue est une idée dont « aucune étude clinique n’a pu en démontrer la véracité de manière définitive ».  En attendant un dossier sur « Les idées reçues sur la Science »,  rappelons quand même que le définitif est rare en science, que les études cliniques ne sont menées que par ceux qui ont trouvé un financement et que ces financements sont de plus en plus le fait des lobbies  industriels.  Les idées financées par l’industrie seraient-elles plus objectives que les idées reçues (gratuitement) de nos aïeuls ?  Voir notre édito de mars 2013 La bêtise au nom de la science  ou les mésaventures de Benvéniste lorsqu’il a eu le malheur de parler de la mémoire de l’eau… Dans tous les cas, « Il est difficile pour un homme de comprendre une chose si son salaire dépend de ce qu'il ne la comprenne pas » (Upton Sinclair).

Le journaliste semblait pour le coup ne pas avoir compris grand-chose. Faut-il manger de la viande rouge plus d’une fois par semaine ?  « Plus que le nombre de rations, il faudrait plutôt contrôler la quantité hebdomadaire consommée. » répond-il. La qualité de la viande n’a aucune espèce d’importance : c’est la quantité qui compte !  Tant que vous ne dépassez pas les 500 grammes par semaine, vous pouvez manger toute la viande bourrée d’antibiotiques d’animaux stressés et malades cramée au barbecue que vous voulez !  Cette affirmation (payante) contredit le Rapport Campbell, la plus vaste enquête de nutrition jamais menée (en Chine et reprise dans le film La santé dans l’assiette[1]) mais tant pis : les études pratiques de terrain ne vaudront jamais les études théoriques cliniques…

Il aurait été très surprenant de trouver une réflexion sur la qualité de l’eau du robinet dans un magazine grand public.[2] Les idées taboues doivent le rester !  Nous apprenons donc plutôt (autre révélation !) que les sportifs devraient boire plus d’eau que les autres… notamment afin d’augmenter leur apport en magnésium. Cette affirmation contredit le fait que l’homme soit hétérotrophe c'est-à-dire incapable d’assimiler correctement les minéraux des eaux (d’où le scandale des eaux minérales) mais tant pis : la biologie humaine n’a apparemment pas sa place dans les laboratoires industriels…

Il est donc logique qu’ils ignorent également la bio ! A la question « Les aliments bio sont-ils meilleurs pour la santé ? », la réponse apportée est « Faux ! » : « Aucune preuve scientifique ne confirme l’hypothèse selon laquelle le bio serait meilleur pour la santé que les aliments classiques ». Ils seraient même plus dangereux [sic !] puisque « Les fruits et légumes bio, qui ne sont pas traités avec des pesticides, sont plus fragiles et contaminables, ce qui peut favoriser les infections alimentaires. »

La fréquentation des cliniques favoriserait-elle la cécité ?  Suffisamment de livres ont été publiés sur les pesticides pour que l’on ne puisse en nier la nocivité. Or les produits bio sont d’abord bénéfiques pour ce qu’ils permettent d’éviter!  Ainsi, le bio affiche une concentration en cadmium, mercure et plomb près de 50% inférieure, une teneur en azote, nitrates et nitrites respectivement plus faible de 10, 30 et 87% et la présence de pesticides quatre fois moins élevée que les aliments industriels… « Primum non nocere, d’abord ne pas nuire » disait Hippocrate pour lequel la nutrition était « la première médecine ».

Les chiffres ci-dessus – qui concluent également à une teneur en antioxydants supérieure de 18 à 69% dans les produits bio – sont le résultat de l'analyse de 343 études parues dans diverses revues scientifiques. Pas de chance : justement celles que le journaliste n’a pas consulté ! 

La section sommeil est plutôt soporifique et n’interroge évidemment pas les méfaits des somnifères sur la qualité du sommeil – « On ne peut pas dire la vérité, il y a trop de gens qui en prennent » ? [3] – mais plutôt l’influence de la pleine lune…

La section sport remet en cause les étirements qui pourraient « favoriser les risques de blessures » mais peuvent « améliorer la mobilité musculaire et articulaire ». Au jeu du « ni oui ni non », à tout dire et son contraire, on ne prend évidemment aucun risque et surtout pas celui de remettre en cause le sport intensif, qui, en favorisant la surproduction de radicaux libres, a un effet délétère sur la santé…

Terminons sur les allergies avec deux belles affirmations gratuites (sponsorisées par l’industrie?) : le lait maternel ne limite aucunement les allergies tandis que colorants et autres conservateurs n’y sont pour rien.  De là à comprendre que le lait maternel n’est pas supérieur au lait en poudre et que l’on ne risque rien à consommer des additifs alimentaires, il n’y a qu’un pas…  « Attention : nous ne parlions que des allergies !  Le lait a d’autres bienfaits et les additifs peuvent favoriser des intolérances et une hyperactivité chez l’enfant. » 

Trop tard, l’amalgame est fait : à tout mélanger et à raconter n’importe quoi, plus personne ne s’y retrouve et reste tributaire du médecin pour sa santé, des industriels pour son alimentation, des journalistes pour son information…

Le même magazine s’interrogeait, il y a quelques mois, sur les causes du succès de la théorie du complot mais faut-il chercher ces causes ailleurs que dans la désinformation ?  Tant que les journalistes ne feront pas leur travail – à savoir révéler les vérités qui dérangent (les puissants et les industriels) – pourquoi ne pas en effet parler de complot ?  Serait-il plus juste de parler d’imposture ou de couardise ?

Le magazine déplorait plus récemment la perte régulière de lectorat de la presse écrite mais faut-il en chercher la raison ailleurs que dans l’approximation de l’information et le manque de courage des journalistes ?  Où sont passés les dossiers de fond analysant objectivement le pour et le contre, sans parti-pris ou considérations publicitaires ? 

Puisque la vérité sur les fondamentaux ne se trouve apparemment plus dans les médias grand public, il va bien falloir la chercher ailleurs : dans des livres-enquêtes pour faire le point sur un sujet ou encore sur internet où, pour peu que l’on fasse une vraie recherche, on arrivera facilement à tomber sur de vraies « idées reçues sur la santé ». Par exemple :

NUTRITION : Le lait est bon pour la santé / Le pain est un aliment de base / L’aspartame est sans danger / Le petit-déjeuner est le repas le plus important de la journée / Nous avons plus de choix qu’auparavant / « Il faut manger de tout et aucun aliment n’est mauvais en soi » (affirmation de base des nutritionnistes) / Les régimes et le Light permettent de perdre du poids / L’eau du robinet est d’excellente qualité / Les aliments raffinés et le micro-ondes sont des progrès / Les experts en nutrition sont tous indépendants et vous pouvez leur faire confiance…  Voir notamment les sites www.nutriwell.ch et www.eaunaturelle.ch pour répondre « Non ! » à chacune des affirmations précédentes.

SANTE : La médecine allopathique est toujours plus efficace que les thérapies naturelles / Les médicaments sont indispensables pour être en bonne santé / L’espérance de vie s’est allongée grâce à la médecine /  Les maladies chroniques ne sont en rien liées à la chimie ou à la nutrition industrielle / Les huiles essentielles sont très dangereuses / Les vaccins sont un miracle de la science / Les ondes électromagnétiques n’ont aucune incidence sur la santé… Voir notamment les sites www.aromatheque.ch, www.lestherapies.ch et www.protection-ondes.ch pour répondre toujours « Non ! » à chacune des affirmations précédentes.

« Penser, c’est dire non » a écrit le philosophe Alain.  Remettre en cause les idées reçues, battre en brèche les préjugés, requiert avant tout une réflexion personnelle et un soupçon de bon sens. On parle pour les discréditer d’idées de « bonne femme » mais ce sont le plus souvent des idées de « bonne fame », c’est-à-dire de bonne réputation !

La santé est une affaire sérieuse mais il n’y a heureusement pas de fatalité. Des solutions existent en dépit des affirmations de la médecine ou des « experts en expertise ». Les traditions de nos aïeux, moins axées sur le scientisme que sur l’écoute et la compréhension de la nature (humaine), seraient une belle source d’inspiration. Ne vivaient-ils pas globalement en meilleure santé que nous ?

Nous bénéficions des progrès de la chirurgie et de l’hygiène et donc d’une espérance de vie statistique plus longue (moins de décès à la naissance et moins d’épidémies) mais il y avait probablement davantage de centenaires aux siècles passés : moindres pollutions, alimentation frugale et complète, activités physiques au grand air, spiritualité et convivialité dans les villages… La santé s’est dégradée avec la civilisation[4], le confort, le "progrès"… et le manque de repères.  Nos aïeuls ne lisaient-ils donc pas l’Hebdo ?[5]

Frat’airnellement,

LeCentre Oasis 



[1] DVD en prêt gratuit dans le Centre mais qui n’aborde pas non plus la question de la qualité de la viande. Le rapport Campbell est également critiquable du fait de ses biais scientifiques et de ses conclusions extrémistes. Nous sommes omnivores et devons donc manger de la viande mais pas de n’importe quelle qualité et pas n’importe comment !

[2] J’ai informé le magazine ainsi que l’émission A bon entendeur de la TSR des principaux scandales de l’eau en 2013… sans aucune réaction pour le moment. Nous avons bien réussi à placer quelques idées fortes dans un « Cahier spécial eau » mais moyennant une publicité payante !

[3] Pour paraphraser Coluche : « On ne peut pas dire la vérité à la télé, il y a trop de gens qui regardent »

[4] Après avoir fait le tour du monde et rencontré les peuplades les plus diverses, le dentiste américain Weston Price (1870-1948) constata une règle de base : tant que ces peuplades restaient isolées et fidèles à leur régime alimentaire traditionnel, leurs dents étaient superbes. Dès qu’une route était construite et que la civilisation s’installait, la santé des indigènes commençait à s’altérer… (Dr Catherine Kousmine, Soyez bien dans votre assiette jusqu’à 80 ans et plus, Tchou, 1980.)


[5] « Les idées reçues sur la Santé », l’Hebdo N°31, 31 juillet 2014. La qualité et l’attractivité de ce magazine se sont sensiblement dégradées depuis sa nouvelle formule en 2014 mais il demeure selon moi le meilleur magazine de Suisse romande. Reste à espérer que l’article en question soit un accident de parcours qui ne se multipliera pas…  De fait, le magazine a déjà publié la réaction d’un lecteur intitulée « Fausse route sur le bio ». Son rédacteur en chef, contacté par mail en octobre,  n’a par contre pas souhaité commenter cet édito.

Nouvelles du Front - Novembre 2014


Le pire est à venir !
L’Agence européenne des médicaments (EMA) sera bientôt rattachée à la branche « entreprise » de la Commission européenne, sur décision de son tout nouveau président, Jean-Claude Juncker.  Un véritable volte-face par rapport à la décision de son prédécesseur, Manuel Barroso, qui, en 2009, avait tenté de soustraire l’EMA de l’influence des intérêts industriels en lui faisant intégrer la commission santé et consommateurs.*
► Heureusement, en Suisse, Swissmedic n’a aucun lien avec l’industrie pharmaceutique…

Les mensonges qui font grossir !
Après quinze ans de matraquage mensonger et de dégâts avec les yaourts « Activia » et « Actimel », Danone est enfin obligé de retirer sa publicité malhonnête. […] Les bonnes bactéries « actives et vivantes » (dixit Danone) sont les mêmes que celles utilisées depuis longtemps dans les élevages industriels comme activateurs de croissance pour faire grossir rapidement les cochons et les poulets. […] Comment les chercheurs de Didier Raoult ont-ils découvert la relation obésité / yaourts de Danone ? Tout simplement en faisant le bilan de la flore intestinale des obèses […] les obèses étaient saturés de probiotiques… Les mêmes que dans ces maudits yaourts !*
► Une règle de base pour les produits de consommation courante : plus ils passent à la TV et plus vous pouvez être sûr qu’ils sont mauvais !  Il faut bien financer le coût de la publicité par quelque chose…

Quand ce ne sont pas les édulcorants…
L’aspartame, la saccharine et le sucralose, trois des principaux leurres du goût sucré, modifient profondément la composition de la flore intestinale, ce qui se traduit par une élévation régulière de la glycémie au bout de quelque temps d’utilisation continue. […] Autrement dit, la prise quotidienne de ces édulcorants ne favorise rien moins que la résistance à l’insuline, le surpoids, le diabète de type 2 et tous leurs lots de complications cardiovasculaires.*
► Avec plus de 92 symptômes référencés, l’aspartame (E 951) est également, selon Corinne Gouget, « l'additif le plus dangereux et meurtrier au monde! » Voir le site www.nutriwell.ch

Vaccin : L’Etat (Français) condamné
L’été dernier, la cour administrative de Nancy a condamné l’Etat à verser près de 2,4 millions d’euros à une ancienne infirmière psychiatrique ayant déclaré une sclérose en plaques après un vaccin contre l’hépatite B.*
► Une actualité chargée contre les vaccins : pétition lancée par le Professeur Joyeux contre le projet de vaccination des enfants à propos du cancer du col de l’utérus, procès médiatique de la famille Larère qui refuse de vacciner ses enfants, indemnisations liées aux effets secondaires… Jusqu’au Conseil technique de la vaccination qui, en septembre 2014, a préconisé la levée de l’obligation de la vaccination contre Diphtérie-Tétanos-Poliomyélite (DTP) !  Bientôt la fin des vaccins obligatoires ?  Heureusement qu’il y a le virus d’Ebola et la promesse d’un nouveau miracle (obligatoire) de la science ! Voir www.lemendiant.fr/vaccins/

Portable et santé mentale
En Corée du Sud […] les médecins ont nommé « démence digitale » une pathologie qui atteint les adolescents. […] Trois symptômes majeurs la caractérisent : des troubles de la mémoire, un sous-développement émotionnel et une confusion mentale. Pour Byun Gi-won, docteur au Balance Brain Center de Séoul, l’utilisation abusive des nouvelles technologies empêcherait le développement normal du cerveau chez les adolescents.**
► Tout « abus » entraîne généralement des conséquences mais l’usage des téléphones portables chez les enfants dont les cerveaux sont encore en croissance est toujours contre-indiqué. Voir le site www.protection-ondes.ch

Frat’airnellement,

Le Centre Oasis
www.lemieuxetre.ch



Sources: *Principes de Santé  N°71, Octobre 2014 **Bio info N°28, Novembre 2014