vendredi 1 novembre 2013

Le revenu de base inconditionnel



L’Edito du journal Entreprise Romande du 11 octobre 2013 intitulé Les vieilles idées ont la vie longue – joli pléonasme ! – était consacré à l’initiative pour un revenu de base inconditionnel venant d’être déposé à Berne et qui fera donc l’objet d’un vote populaire.

La Rédactrice en Chef n’y était pas favorable, ce qui est son droit le plus strict. Le revenu inconditionnel étant selon moi la seule mesure véritablement capable de modifier le système en profondeur – et donc en position centrale dans le programme politique (français) du Mendiant – je vous propose d’ouvrir ce débat au travers du commentaire adressé par mail au journal, à ce jour demeuré sans réponse :

« J’aimerais réagir à votre édito du 11 octobre. En l’occurrence, il me semble en effet que ce ne sont pas tant les vieilles idées qui ont « la vie longue » que les idées reçues et autres préjugés.

Comparer l’initiative pour un revenu de base inconditionnel au marxisme est un raccourci pour le moins osé, au minimum discutable.

Est-il nécessaire de vous rappeler que l’idée sous-jacente du Marxisme de Monsieur Marx était la lutte des classes avec pour objectif la « dictature du prolétariat » et la suppression de l’Etat ?  Nulle violence ou « révolution » dans le revenu inconditionnel qui, au contraire, place chaque citoyen sur un pied d’égalité et reconnait à l’Etat un rôle central dans l’avènement d’un mieux-vivre collectif.

Vous semblez vouloir ridiculiser cette initiative en prenant comme projet de financement une idée extérieure à l’initiative elle-même : les dons des citoyens en remplacement des impôts, approche effectivement complètement loufoque.  Est-ce de votre part une pique adressée à tous les doux rêveurs qui tentent d’imaginer un autre système et oublient la sacré sainte règle du TINA, there is no alternative au capitalisme, « le pire système à part tous les autres » ? 

Le montant de CHF 2500.- par mois proposé par l’initiative est critiquable – sensiblement trop élevé à mon sens – mais il a toujours été clair que l’essentiel du financement proviendrait en premier lieu de la suppression de toutes les autres aides : chômage, AI, AVS, etc. Cela signifie concrètement la fin de l’assistanat et des stigmatisations dont les bénéficiaires des aides font parfois l’objet mais aussi une responsabilisation de chaque citoyen, chacun étant enfin invité à décider de son choix de vie et degré d’activité. Au passage, cela remet en cause toute une frange de la fonction publique, les dossiers et les suivis de dossiers devenant obsolètes.  Tous ceux qui vivent dans ou de l’assistanat et aiment se considérer en victimes ou bienfaiteurs ne verront donc pas cette initiative d’un très bon œil.

L’autre grande source de financement serait une légère augmentation des impôts sur le revenu, ceux-ci incluant alors le revenu inconditionnel. La tranche d’imposition augmentant mathématiquement, on récupèrera en partie ce qui sera versé, le reste servant à alimenter la croissance économique via l’augmentation du pouvoir d’achat. Cette mesure n’empêchera donc aucun riche de devenir encore plus riche et se traduira, dans tous les cas, par une meilleure répartition des richesses. [et de manière moins vexatoire et risquée que l’initiative 1:12 proposée par les jeunes socialistes qui interdirait à un patron de gagner en un mois ce que son employé le moins bien loti gagne en une année, voir http://1a12.ch/]

Il n’a jamais été question non plus de « monde sans salariat ». Arriveriez-vous, à titre personnel, à vivre en Suisse avec CHF 2500.- par mois ?  95% de l’humanité  pourrait certainement le faire sans privation voire avec un gain de confort – ce qui nous permet de mesurer à quel point la vie coûte chère dans ce beau pays et ce n’est pas là le moindre des scandales ! – mais quel pourcentage de suisses s’en contenterait ?  Il n’y a bien que les marginaux et les sages – les deux allant souvent de paire – qui en profiteraient pour sortir enfin de la logique consumériste et, via la simplicité volontaire, se recentrer sur les fondamentaux. Les autres souhaitant continuer à consommer et à rêver à la maison ou belle voiture continueront évidemment à travailler.

Vous semblez partir du curieux principe qu’un revenu tombé du ciel ferait immédiatement abandonner toute activité, ce qui, j’en conviens, est le fantasme de la majorité des joueurs du loto. Ce n’est pas le moindre des mérites de cette initiative que de dissocier enfin le revenu du travail : tout citoyen devrait avoir droit à un revenu à partir du moment où la vie dans la communauté requiert des ressources minimales mais tout citoyen a également le devoir d’une activité, pour autant que celle-ci soit librement choisie. Nous serions sinon dans une variante subtile de l’esclavagisme : être obligé de travailler pour survivre, définition du « travail alimentaire », que personne ne peut appeler de ses vœux.

« La plus grande tragédie de la vie sociale est l’incapacité de tant de jeunes gens à découvrir le métier qu’ils aimeraient vraiment exercer […] La personne la plus à plaindre est celle qui, par son travail, ne gagne strictement que son salaire » déclara Edna Kerr à Dale Carnegie, pour son chapitre (supprimé dans les éditions suivantes) « Sachez choisir votre métier » de l’un de ses ouvrages. Toute tâche mérite salaire ?  Peut-être mais tout salaire mérite surtout une vraie tâche !

Il est évident qu’un revenu inconditionnel permettrait à chacun de mieux s’interroger sur le sens de sa vie. N’est-ce pas cela qui, fondamentalement, inquiète le monde de l’économie ou de la politique: vais-je continuer à faire un travail pour une société qui fout la planète en l’air ?  Dois-je continuer à travailler pour un patron qui est en opposition totale avec mes valeurs ?

Toutes les sociétés ne sont évidemment pas inutiles ou malsaines et tous les patrons ne sont pas des exploiteurs sans scrupules – il existerait même, m’a-t-on dit, des salariés indélicats – mais il est évident que cette initiative se traduirait par un renforcement des valeurs, de l’humanisme et de l’écologie.  On réfléchira en tout cas un peu plus avant d’accepter n’importe quel travail !

Vous parlez de « méconnaissance de la nature humaine » mais quelle conception de l’homme avez-vous donc pour considérer qu’il puisse se contenter d’oisiveté ?  Il me semble que chacun a plutôt au fond de lui le besoin primaire de se sentir utile et apprécié, d’où le drame actuel de tous ces métiers sans aucun sens et des dépressions qui en découlent ! 

Chacun pouvant enfin décider sereinement de sa vie, les arts, l’humanitaire ou l’entreprenariat seraient naturellement favorisés, de même que les études supérieures, chacun ayant pu économiser pour son projet personnel.

En un mot, ce projet libèrera l’énergie des citoyens et permettra l’avènement d’un autre type de société, d’un autre paradigme, axé sur l’homme et non plus la seule avidité. A ma connaissance, c’est même la seule mesure capable de le faire et c’est sans doute pourquoi elle cristallise autant d’hostilité !

Même sans caricature, il est évidemment possible de trouver des défauts ou des risques à ce projet. Le risque inflationniste en est un, le flux migratoire un autre, le coût de la transition un troisième. Idéalement, une telle mesure devrait donc s’accompagner de gardes fous et être étendue à l’échelle d’un continent voire du monde entier, chacun recevant la somme nécessaire à sa subsistance de base, dans son pays de résidence (seuil de pauvreté par exemple). Alors le flux migratoire sera stoppé, chacun préférant naturellement rester dans son milieu familial et culturel… Tant pis pour tous ceux qui s’enrichissent sur le dos de la misère humaine : ils pourront toujours, grâce au revenu inconditionnel, changer eux-aussi d’activité !

Vous avez raison sur un point, le revenu inconditionnel est bien une « vieille idée » : elle a été réfléchie et proposée par des personnalités aussi prestigieuses que le prix Nobel d’économie Milton Friedmann (impôt négatif) ou le philosophe André Gorz (allocation universelle). Elle  est en train d’être discutée à l’échelon gouvernemental en Allemagne mais a de toute évidence du mal à s’imposer en Europe : 100 000 signatures seulement sur le million à récolter d’ici la fin de l’année ! Voir http://basicincome2013.eu/ubi/fr/  En Suisse, l’initiative vient donc d’aboutir et sera soumis à votation populaire. Voir http://bien.ch/fr/

Avec quelle probabilité de succès ?  Le courage n’étant pas de se contenter du statut quo mais de souscrire au changement, il est évident que les politiques et autres lobbies économiques appelleront à voter contre. Ils prétexteront des mêmes arguments fallacieux et n’auront aucun mal à en trouver bien d’autre : ruine du pays, incitation à la fainéantise, anéantissement du tissus économique, afflux migratoire,…  « Qui veut faire quelque chose trouve un moyen. Qui ne veut rien faire trouve une excuse » dit un proverbe arabe. La peur est toujours mauvaise conseillère mais elle maintient les puissants au pouvoir et, après tout, nous avons les dirigeants que nous méritons… »

Bonne réflexion sur un sujet qui le mérite à plus d'un titre!

Frat’airnellement,

Benoît Saint Girons
Centre Oasis, Genève

Nouvelles du Front - Novembre 2013


"Votre enfant est ce que vous mangez"
Le suivi pendant cinq ans de plusieurs centaines de familles européennes ayant de jeunes enfants a révélé que le vieil adage "Vous êtes ce que vous mangez" avait un corollaire transgénérationnel: le régime que suit une femme enceinte détermine fortement la qualité des premières années de vie du futur enfant [...] et cela quelque soient les facteurs environnementaux.
► Et cela continuera après la naissance avec ce que ses parents lui prépareront... Voir notre site www.nutriwell.ch pour les conseils de base et les ingrédients à éviter autant que possible.

Le nouveau nom de l'aspartame
Le producteur d'aspartame Ajinomoto rebaptise son édulcorant toxique du nom d'AminoSweet [...] NutraSweet ou AminoSweet, c'est de l'acide aspartique... classé "excitotoxine" [...] qui portent les cellules cérébrales spécifiques à un tel niveau spécifique qu'elles en meurent. [...] L'aspartame et le glutamate sont à l'origine de graves troubles neurologiques chroniques et génèrent de multiples problèmes de santé. Tout le monde devrait savoir que l'aspartame a été placé sur une liste de produits chimiques de guerre biologique par le Pentagone.
► Le coca Light ou Zéro arme de guerre chimique made in USA ? Ce qui est sûr est que la décérébration a commencé depuis des années... et que la majorité des produits light (allégés puisque moins de cerveaux?) sont concernés... 

Fer, viande et radicaux libres
Une récente étude vient de démontrer que le fer contenu dans les produits animaux augmentait la production de radicaux libres alors que le fer contenu dans les produits végétaux a un effet inverse. Ces résultats scientifiques pourraient expliquer pourquoi les grands consommateurs de viande sont plus sujets que les autres à mourir d'accidents cardiovasculaire ou de cancer.
► Voir au sujet de la viande le film La santé dans l'assiette, au cinéma et prochainement  disponible en DVD au Centre. 

Partager pour être moins stressé
Les philosophes de la Grèce antique opposaient déjà le bien-être hédonique, produit d'expériences agréables individuelles, et le bien-être eudaimonique, résultat de l'implication dans une cause généreuse, plus globale. [...] Nos organismes font nettement la différence et la répercutent au niveau cellulaire: alors qu'une attitude eudaimonique génère des messages stimulant la santé, l'hédonisme a l'effet inverse!
► Avec le bien-être, le stress augmente et c'est ce que nous disons depuis un moment, voir notre edito de février 2013: "Être ou ne pas (bien) être". La raison pour laquelle nous préférons parler de santé globale ou de mieux-être...

Centre Oasis, Genève

Sources: Pratique de Santé  N°60, octobre 2013